mardi 16 août 2011

Le plus attrayant des IDE de tous les pays d'Afrique - Le Maroc en pôle position

Le plus attrayant des IDE de tous les pays d'Afrique
Le Maroc en pôle position







Quel est le pays le plus prometteur d'Afrique pour cette année et celle qui suit ? Le Maroc, selon le FDI Intelligence, une division du groupe britannique de presse, The Financial Times, spécialisée dans le domaine des investissements étrangers directs (IED). Car c'est grâce au 8% de croissance des investissements directs étrangers (IDE) enregistrés l'année écoulée que le Maroc doit son premier rang africain.
Mis à part le fait que ça fait plaisir de voir les efforts du Maroc reconnus à l'échelle internationale, un tel classement ne manquerait pas d'encourager d'autres investisseurs étrangers à faire confiance en l'économie nationale et à croire en ses potentialités. A condition de ne pas sombrer dans une autosatisfaction de mauvais alois. Il faudrait plutôt se dire que l'on peut mieux faire.
De 3ème «Pays Africain de l'Avenir pour l'année 2009/2010», le Maroc a donc grimpé à la première place au palmarès 2011/2012, reléguant l'Afrique du sud à la deuxième position. L'Egypte a glissé encore plus bas, cédant la 3éme place à l'Île Maurice, pour se contenter de la 4ème position. C'est qu'aussi bien en Afrique du sud qu'en Egypte, les IDE ont plutôt connu une tendance baissière.
D'autres atouts ont joué, comparativement, en faveur du choix du Maroc par les analystes de FDI Intelligence. Parmi les critères pris en considération, les infrastructures et la stratégie de promotion des IDE. Le Maroc est premier de la classe africaine à ces deux sujets. En matière de démocratisation de l'accès aux Nouvelles Technologies de l'Information et Communication (NTIC), les Marocains sont les plus connectés à Internet de tous les Africains.
Le constat de satisfécit du FMI, à propos des résultats satisfaisants de l'économie nationale au cours des deux dernières années, dans un contexte marqué par la morosité des marchés, ainsi que de la gestion des finances publiques, concernant le respect des équilibres macro-économiques, ont été les autres facteurs déterminants dans ce classement.
Aussi abstraite que puisse paraître la notion de respect des équilibres macro-économiques pour le commun des citoyens, elle n'en demeure pas moins importante pour les investisseurs étrangers, qui veulent légitimement s'assurer du sort de leurs fonds engagés. Les Marocains, qui n'ont pas oublié la crise des finances publiques qu'a connue le pays au début des années quatre vingt du siècle dernier et les douloureuses et socialement très coûteuses réformes qu'il a dû entreprendre, sous l'œil vigilant du FMI, pour redresser la situation, ont érigé de solides gardes fous en la matière. La sauvegarde des équilibres macro-économiques est désormais inscrite dans la Constitution. Aucun gouvernement, quelque soit sa couleur politique, ne pourra faillir à cette règle.
Une fois ce principe admis, la question des dépenses sociales se pose avec grande acuité. Avec le déficit budgétaire estimé pour cette année à plus de 5% du PIB, le Maroc pourra-t-il continuer à figurer en tête de peloton des pays africains en matière d'attraction des IDE ? Tant qu'une solution efficace et viable n'a pas été élaborée et mise en œuvre pour apaiser l'insatiable appétit de la Caisse de compensation, si indispensable à la stabilité sociopolitique du pays ne faut-il pas manquer de souligner, les prochains argentiers du Royaume vont continuer à se faire des cheveux blancs. Alors que les sombres nuages du renchérissement du coût de l'énergie et des produits alimentaires continuent de grisonner le ciel, partout à travers le monde.
Soutenir le pouvoir d'achat de tous les Marocains, alors que cet effort public devrait être réservé aux seuls démunis, coûte cher à l'Etat. ça fait autant de fonds qui n'iront pas à l'investissement public. Les subventions aux prix de l'énergie et des produits alimentaires de base grèvent le budget de l'Etat depuis de très longues années. Il est à espérer que les efforts consacrés, dans le cadre de l'INDH, à la promotion de l'auto-emploi porteront rapidement leurs fruits. D'autres secteurs sociaux nécessitent autant de sacrifices collectifs, sinon plus.
Si le Maroc a été classé par FDI Intelligence deuxième seulement en matière de potentialité économique, derrière l'Afrique du sud, c'est on ne peut plus logique, le Maroc n'ayant ni la superficie, ni le poids démographique, ni les richesses minières de cette puissance régionale. Mais il est plus difficile à admettre que le Maroc soit classé carrément 4éme pays africain en matière de ressources humaines. Tel un boomerang, les tares de notre système éducatif et de formation finissent par nous revenir à la figure.
Combien d'investissements directs étrangers ne prennent pas la destination du Maroc pour son manque de cadres et de techniciens qualifiés ? Peut être largement de quoi couvrir nos besoins en devises pour acheter pétrole et produits alimentaires qui nous font défaut.


Asmaa RHLALOU
L'opinion : 15 - 08 - 2011

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