jeudi 18 août 2011

L’investissement



L’investissement




L’investissement est une variable particulièrement décisive en économie. Il est à la fois une composante de la demande et un puissant moteur de l’offre productive.

1. DÉFINITIONS ET TYPOLOGIE


L’investissement consiste fondamentalement à engager du capital dans le processus de production.
Par nature il constitue un pari qui revient à échanger une satisfaction immédiate et certaine contre un espoir de gain.
L’investissement matériel réalisé par l’entreprise est qualifié d’investissement productif (équipements, machines…). À côté de cet investissement de nature corporel, un investissement immatériel est réalisé (dépenses de recherche et développement, de formation, acquisition de licences, de logiciels, dépenses de formation, de publicité…).
Si l’investissement brut (le nouveau flux annuel d’investissement) est supérieur à l’amortissement (évaluation annuelle de la perte de valeur d’actifs ou de biens de production frappés d’usure ou d’obsolescence) le stock de capital progresse.
L’investissement net représente la différence entre l’investissement brut et l’amortissement.
Investissement de remplacement, de capacité et de productivité :

·  L’investissement de remplacement (ou de renouvellement) est destiné à maintenir les capacités de production, il compense l’obsolescence et/ou l’usure des équipements.

·  L’investissement de capacité (ou d’extension) est destiné à accroître le potentiel productif de l’entreprise.

·  L’investissement de productivité est destiné à rationaliser la production, à intégrer le progrès technique dans la combinaison productive.

Au sein d’une économie le taux d’investissement se mesure par le rapport FBCF (formation brute de capital fixe) sur PIB (produit intérieur brut). La formation brute de capital fixe est constituée de l’investissement productif des entreprises, de l’investissement des administrations et de l’investissement des ménages (achats de logements).
La FBCF doit être distinguée des placements financiers qui, eux, constituent une épargne.

2. RENTABILITÉ ET FINANCEMENT DE L’INVESTISSEMENT

Un investissement n’est réalisé que si sa rentabilité économique est positive.
Au niveau microéconomique la valeur actualisée nette (VAN) d’un projet d’investissement peut être calculée. Elle revient à comparer le coût initial de l’investissement (Io, t) à la somme actualisée des recettes attendues de l’investissement (Ri) pendant les T périodes à venir.

VAN = – Io, t + (Ri / (1 + r)i)

Si la VAN est positive, l’investissement est réalisé ; si elle est négative, il ne l’est pas.
Selon John Maynard Keynes l’efficacité marginale du capital désigne la rentabilité attendue de l’investissement, les recettes attendues des projets ne sont pas « certaines », elles résultent des anticipations des chefs d’entreprise.
Le financement interne de l’investissement provient des capacités d’autofinancement des entreprises (profits conservés en réserve). Le financement externe est constitué soit par l’émission de titres de différentes natures (obligations, actions), soit par un recours à l’emprunt.
L’entreprise peut émettre des obligations, c’est-à-dire des titres de créances qui représentent une partie d’un emprunt à long terme. Le plus souvent elle verse aux détenteurs du titre une rente annuelle et rembourse le capital à échéance.
L’entreprise peut aussi émettre des actions c’est-à-dire des titres financiers représentatifs d’une partie du droit de propriété sur une entreprise. Le souscripteur de l’action contribue au financement de l’entreprise en échange d’un droit de vote lors de l’assemblée générale (qui élit le conseil d’administration) et d’un droit au partage des bénéfices à travers la perception d’un dividende.
L’emprunt est un financement obtenu le plus souvent auprès d’une banque. Le coût de ce mode de financement est constitué par le taux d’intérêt.
Un effet de levier de l’endettement se déclenche lorsque la rentabilité d’un projet d’investissement est supérieure au coût de l’endettement destiné à le financer. Dès lors que le taux de profit est supérieur au taux d’intérêt, l’entreprise est d’autant plus incitée à s’endetter. Dans le cas contraire on évoque un effet de massue.

3. LES DÉTERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT

Les déterminants de l’investissement sont nombreux, la prise de décision complexe, il est difficile d’établir empiriquement l’influence d’un facteur.

a) L’état de la demande anticipée
Keynes a mis en exergue le fait que l’investissement dépendait de l’état de la demande anticipée, c’est-à-dire de l’idée que le chef d’entreprise se fait de la demande qui lui sera adressée à l’avenir, ces anticipations mobilisent les animal spirits de l’entrepreneur.

b) Le coût relatif du capital et du travail
La hausse du coût du travail (salaire et cotisations sociales) peut inciter le chef d’entreprise à substituer des machines aux travailleurs. Le prix relatif des facteurs peut également influencer le choix de la technologie adoptée.

c) Le taux d’intérêt
Le taux d’intérêt représente le coût du capital. En principe toute chose égale par ailleurs la baisse des taux d’intérêt dynamise l’investissement puisqu’un plus grand nombre de projets d’investissement deviennent rentables. Mais empiriquement l’influence des taux est difficile à établir.

d) Les profits
Le « théorème » de Schmidt (ancien chancelier Allemand) a popularisé l’idée que les profits constituent un moteur de l’investissement : « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ». Une hausse des profits permet de financer les investissements par le canal de l’autofinancement. Plus la rentabilité économique de l’investissement est grande, plus l’incitation à investir est forte. Le taux de rentabilité économique (ou taux de profit) est le rapport entre le profit réalisé et le capital engagé.

e) La structure financière de l’entreprise
Dès lors que les marchés financiers sont imparfaits, la structure financière de l’entreprise influence l’investissement. L’endettement accroît le risque de faillite alors que la possession de fonds propres obtenus par émission d’actions le réduit. En cas de difficultés l’entreprise peut toujours interrompre le versement de dividendes alors qu’elle ne peut cesser celui des intérêts. Une banque est hésitante à prêter à une entreprise endettée et peut exiger une prime de risque sur le taux d’intérêt.

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