samedi 6 août 2011

Mauvais résultats pour l'emploi
Le chômage gagne un demi-point et s'établit à 8,7% L'industrie, le BTP et l'agriculture ont du mal à sauvegarder les postes L'annonce de temps plus durs?

Mauvaise nouvelle pour le marché de l'emploi au deuxième trimestre. Tous les secteurs d'activité, à l'exception des services, ont perdu des postes. Une situation due certainement au climat d'attentisme qui prévaut depuis le début de l'année. Les statistiques du Haut commissariat au plan relèvent que 84.000 postes d'emploi ont disparu: 58.000 dans les campagnes et 26.000 dans les villes.
Dans le détail, l'économie a enregistré la perte de 83.000 emplois dans «l'agriculture, forêt et pêche» dont 58.000 en milieu urbain et 25.000 en milieu rural. Comme le trimestre précédent, l'industrie n'arrive pas à sauvegarder ses emplois et accuse encore une fois une perte de 66.000 postes de travail dont 52.000 dans les campagnes.
De son côté, le BTP, un secteur qui a créé le plus d'emplois au cours des dernières années, n'a pas fait mieux. Ses pertes se chiffrent à 65.000 postes dont 44.000 dans le milieu rural. Pourtant, les ventes de ciments, baromètre de l'activité du BTP, ont progressé à fin mai (6,9%).
En revanche, les services ont marqué un bon score avec la création de 125.000 postes dont 64.000 dans les villes. Ils l'ont été particulièrement dans la branche «commerce», connue pour être un des fiefs du travail au noir, et dans le «transport, entrepôts et communications». Les activités mal désignées ont également créé 5.000 postes. Autrement dit, et si on se réfère à l'analyse livrée il y a quelques mois par Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan (www.leconomiste.com), les emplois créés par ces deux secteurs sont généralement précaires et peu conformes aux normes de l'emploi décent.
Dans ce contexte où l'emploi ne s'améliore pas, le taux de chômage a pris 0,5 point. Il s'est établi à 8,7% contre 8,2% l'année dernière. Le chômage s'est accru aussi bien dans les villes que dans les campagnes avec respectivement des hausses de 0,8 point dans les premières et 0,3 point dans les secondes.
Etant un phénomène surtout urbain, le taux de chômage dans ces zones dépasse le niveau national de 4,8 points. Et ce sont surtout les jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ont le plus de difficulté à trouver du travail. En tout cas, leur taux de chômage est élevé et dépasse de 24,7 points le niveau national! Viennent ensuite les femmes (21,1%) et les 25-34 ans (19,5%). Le chômage des diplômés demeure également important: 18,2% dans les villes contre 9,5% dans les campagnes.
Le sous-emploi continue également à sévir : 1,13 million d'actifs occupés âgés de 15 ans et plus sont dans cette situation contre 1,2 million auparavant. Autrement dit, plus d'un million de personnes doivent composer soit avec des durées de travail insuffisantes, soit avec un emploi inadéquat avec leur formation ou encore une activité qui leur procure un revenu insuffisant. Ce phénomène est constaté aussi bien dans les villes que dans les campagnes avec une tendance plus prononcée dans cette dernière zone.
Au deuxième trimestre, la population active âgée de 15 ans et plus a atteint 11,61 millions de personnes, accusant ainsi une baisse de 0,2% comparativement à la même période de l'année dernière. Le taux d'activité a également baissé de 0,9 point pour s'établir à 49,6%.


Khadija MASMOUDI
L'Economiste : 05 - 08 - 2011

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